vendredi 28 octobre 2016

Prix de la Critique ACBD pour La femme aux cartes postales

Wow!!! Claude Paiement et moi sommes très honorés d'avoir reçu le prix de la critique ACBD de la bande dessinée québécoise pour La femme aux cartes postales.  L'album a "séduit une large majorité des votants, qui tiennent à souligner sa qualité exceptionnelle sur tous les plans, et notamment celui de l'intrigue."

Inutile de vous dire qu'on est  presque gêné par tant de bons mots!

Suite du communiqué:

Le Prix de la critique ACBD de la bande dessinée québécoise, qui vise à mettre en avant la créativité, la diversité et la richesse de la bande dessinée québécoise au-delà des frontières du Québec, sera remis le vendredi 18 novembre 2016 à 16h30 au Salon du livre de Montréal, en présence de Jimmy Beaulieu, lauréat l'an passé.

La Femme aux cartes postales a été choisie par un vote des adhérents de l'ACBD parmi 154 bandes dessinées québécoises publiées entre le 1er juillet 2015 et le 30 juin 2016.
L’ACBD (et moi-même) tient à recommander la lecture des deux autres BD finalistes du Prix : La Demoiselle en blanc, d'Éléonore Golberg et Dominick Parenteau-Lebeuf, publiée chez Mécanique Générale, et Whitehorse, Première partie, de Sam Cantin, publiée chez Pow Pow.

Le Prix de la critique ACBD de la bande dessinée québécoise a pour ambition, au même titre que le Grand prix de la critique ACBD, de « soutenir et mettre en valeur, dans un esprit de découverte, un livre de bande dessinée, publié en langue française, à forte exigence narrative et graphique, marquant par sa puissance, son originalité, la nouveauté de son propos ou des moyens que l’auteur y déploie ».
L’ACBD compte 86 journalistes et critiques qui parlent régulièrement de bande dessinée dans les médias dans l’espace francophone européen et québécois.

Un article en fait état dans Le Devoir.

jeudi 27 octobre 2016

Lettres québécoises

La revue Lettres Québécoise a fait paraître une élogieuse critique de La femme aux cartes postales dans son numéro automnal sous la plume de François Cloutier.

Inutile de vous dire que ça fait tout un velours aux auteurs.
Lettres Québécoises Automne 2016

 

**** 1/2

La femme au cartes postales

 Vies jazzées

 


Les noms de Eid et de Claude Paiement sont connus des amateurs de bande dessinée, car l’un est le dessinateur et l’autre le scénariste de la série Le naufragé de Memoria, publiée au début des années 2000. Le premier est aussi le créateur de Jérôme Bigras, personnage mythique né dans les pages du défunt magasine Croc, alors que le deuxième a écrit plusieurs œuvres théâtrales jouées un peu partout à travers le monde. Ils se réunissent à nouveau pour La femme aux cartes postales, dans un registre qui leur est nouveau et qui leur sied à merveille

Aller-retour dans l’espace-temps

Le récit commence avec la fugue de Rose, une jeune fille issue d’un village éloigné, qui part pour Montréal afin de réaliser son rêve : devenir chanteuse de jazz dans les clubs à la mode. Son ami d’enfance, Roméo, est pianiste dans certains de ces bars. Il se produit sous le nom de Lefty King, en duo avec le trompettiste Art Tricky McPhee. Rose se transforme en Rosie Rainbow et se joint aux deux musiciens dans un trio qui connaît un véritable succès, allant même jusqu’à enregistrer un disque, « Two little birds ». Ils jouent dans toutes les boîtes à la mode de la métropole, du Maroon Club et de La Casa Loma de la rue Sainte-Catherine au Lion d’Or de la rue Ontario. Malheureusement, la nouvelle vague musicale qui déferle sur la fin des années cinquante va changer la donne pour notre trio. Ils retrouveront cependant de leur entrain lorsqu’une tournée s’organise, les amenant de New York jusqu’à La Havane, en passant par les bars de La Nouvelle-Orléans. Rose ne saute pas de joie à l’annonce de la tournée, mais elle s’y pliera volontiers pour suivre l’homme qu’elle aime, Lefty.

Un récit parallèle est mené en même temps que celui de Rose. En 2002, à Paris, Victor Weiss est interpellé par des agents de la CIA. Le professeur d’anthropologie apprend qu’il serait mort dans l’écrasement des tours jumelles, les preuves d’ADN trouvées sur un cadavre l’identifiant formellement. Il est stupéfait de découvrir à ce moment-là qu’il a un jumeau, jusque-là inconnu, Victor ayant été adopté à la naissance. Ce frère, clochard, vivait à New York. Le professeur mettra tout en œuvre pour trouver des informations sur son frère et, par le fait même, sur cette famille qu’il n’a jamais connue. Cette quête commence par le mener à New York, mais là n’est que le premier arrêt de son périple.

De la grande bande dessinée Ce résumé se veut le plus concis possible, car loin de moi l’idée de trop révéler de ce récit fascinant et magnifiquement construit. Claude Paiement manipule le lecteur de façon hitchcockienne, en lui dévoilant, une pièce à la fois, les morceaux de ce puzzle plus compliqué qu’il n’y paraît. Les recherches documentaires qu’ont dû effectuer les auteurs portent leurs fruits, et ce, autant dans le scénario que dans le dessin. Jean-Paul Eid a produit ici un de ses plus beaux albums, lui qui ne cesse de nous étonner par la qualité et l’ingéniosité de son trait. Le volumineux livre de deux cent vingt-sept planches brille par sa conception. Le dessin réaliste en noir et blanc apporte aux personnages à la fois une clarté et un côté sombre.  Chaque planche est conçue différemment, la forme et la grandeur des cases varient, certaines séquences de plusieurs pages n'affichent aucun dialogue laissant le dessin nous imprégner.  Ces passages ne brisent jamais le rythme, au contraire, ils apportent des informations et des indices sur la suite des choses.  Certaines planches reproduisent des artéfacts du Montréal des années cinquante, que ce soit des cartes postales, des articles de journaux, des cartons d’allumettes ou des photos d'époque.  Tous ces détails plongent davantage le lecteur dans le réalisme du récit.

Vous aurez compris que je ne saurais vous conseiller avec assez d'insistance cette lecture remplie de rebondissement, mais surtout d'humanité.  Vous aurez entre les mains ce qui s'avère un des meilleurs albums de bande dessinée de 2016, tous horizons confondus.

François Cloutier


vendredi 21 octobre 2016

1642 - ma prochaine BD

Voici quelques pages de mon nouveau projet:1642.  Un diptyque qui prend pour décor la fondation de Ville-Marie, qui deviendra Montréal.  La formule est simple: deux albums, deux dessinateurs, deux points de vue.  Ville-Marie, l'album illustré par moi-même, racontera la vision des colons français venus en Nouvelle-France pour fonder ce qui deviendra Montréal.  Puis Osheaga, dessiné par François Lapierre (Sagah-Nah, Chroniques sauvages) racontera cette histoire du point de vue des Hurons et des Algonquins. Chaque album sera le complément de l’autre.

Et pour la première fois, je ne m'occupe que du dessin mais je suis entre de bonnes mains puisque Les 2 scénarios sont de François et de Tzara Maud.

Ça sort chez Glénat Québec l'an prochain.


jeudi 6 octobre 2016

En lice...


La demoiselle en blanc (Mécanique Générale), Whitehorse (Pow Pow) et La femme aux cartes postales (La Pastèque) font partie des finalistes pour le prix de la Critique de L'ACBD. Le nom du récipiendaire sera dévoilé le 18 novembre prochain.  À lire ici dans Le Devoir.

mardi 4 octobre 2016

Ma recette secrète...

C'est un secret pour personne, la BD, c'est laborieux!  Dans le cas de La femme aux cartes postales, j'ai opté pour un dessin au crayon, sans le traditionnel encrage ce qui m'a sauvé pas mal de temps.  Voici donc quatre étapes de la production d'une page.

Première ébauche approximative du découpage.  Une fois scannée, je retravaille à l'écran les cadrages et la forme des cases en fonction de la grosseur des bulles, du plan, etc.
Crayonné avec les détails, les lignes de perspective, de construction.  Encore là, il m'arrive de corriger la taille d'une tête, la position d'un œil ou la longueur d'un avant-bras.


Mise au propre.  À partir du crayonné précédent, je retrace en ne gardant que les éléments essentiels pour ainsi éliminer toute ligne de construction.  Je planifie les éclairages en accentuant les ombres en fonction des sources de lumière.
Tons de gris.  À l'ordinateur, j'applique par transparence des lavis d'aquarelle préalablement scannés et je rajoute des touches de pinceau numérique imitant l'aquarelle.  Cet étape se rapproche plus de la sculpture puisque je rajoute les volumes, les ombres portées, les reflets, les halos.  Bref, tout ce qui va donner une tridimensionnalité aux scènes.  Cette étape, c'est aussi l'atmosphère, ou quand la lumière devient un élément narratif et non plus décoratif.